Dans la nuit du 4 au 5 février 1994, à la suite d’une manifestation de marins-pêcheurs dans la ville de Rennes, un incendie se déclenche dans la charpente en chêne de l’ancien parlement de Bretagne. Les dégâts sont très importants : une grande partie de la toiture, des tapisseries et des œuvres d’art faisant partie du patrimoine historique breton sont touchées, toutes les archives judiciaires sont réduites en cendres. Construit au XVIIe siècle, c’est un des lieux les plus prestigieux du patrimoine architectural breton. Ce bâtiment avait été épargné lors d’un autre incendie à Rennes en 1720. Le parlement de Bretagne, comme les treize autres parlements de l’Ancien Régime, avait un rôle judiciaire, mais aussi législatif et politique ce qui lui donnait une autonomie par rapport au pouvoir royal. Il était devenu une cour d’appel en 1804 et aujourd’hui c’est toujours le palais de justice. L’activité y a repris en 1999 après d’importants travaux de restauration.
En 2016 Gérard Gautier, un Conseiller régional, fait paraître un livre, « Parlement Bretagne Feu mal éteint », fruit de son enquête personnelle sur le sujet. Il met en doute la version officielle des faits et souligne les zones d’ombre comme le refus du gardien de prendre en compte les alarmes (les pompiers ont été avertis par des passants). Gérard Gautier fait remarquer que le Parlement le palais de Justice abritait le bureau du juge Renaud Van Ruymbeke et que l’incendie arrivait fort à point pour anéantir des dossiers comme le dossier délicat des projets immobiliers impliquant la corruption de politiciens par des promoteurs. Toutes les archives judiciaires, des milliers de dossiers, y compris des dossiers en cours ont brulé sauf 25 volumes.