03-16 – 1978 – Marée noire de l’Amodo Cadiz

Naufrage du pétrolier géant, l’Amoco Cadiz, sur les rochers de Portsall. Des millions de litres de pétroles souillent des centaines de kilomètres de rivage provoquant une émotion intense en Bretagne et un dégoût général face aux abus des armateurs affrétant des cargos pourris (les doubles coques sont aujourd’hui obligatoires pour les pétroliers). La surveillance et la réactivité de la marine nationale est de plus remise en cause.

50 000 à 60 000 tonnes de pétrole brut sont déversés sur près de 375 km de côtes bretonnes, entre la baie d’Audierne et Saint Brieuc.

Les agriculteurs se sont mobilisés dès les premiers jours utilisant des tonnes à lisier, nombreuses dans cette région d’élevage porcin.

Des centaines de volontaires mobilisés par des associations d’écologistes sont aussi venus ramasser le goudron à la main et à la pelle souvent sans porter de masques de protection. Les autorités disent avoir mis six mois pour faire pomper ou disperser le pétrole et nettoyer les côtes bretonnes. Mais en réalité les grands nettoyeurs ont été les vagues et des bactéries naturelles. L’écosystème s’est rétabli au bout de 6 à 7 ans.

30 % de la faune aquatique et 5 % de la flore marines furent détruits sur une surface de 1 300 km2. On dénombra 3 000 à 4 000 cadavres d’oiseaux et on estime que 10 000 au total ont péri.

La société AMOCO avait fait appel à une première décision fut à nouveau reconnue coupable. Dans un jugement prononcé le 24 janvier 1992, soit presque 14 ans après l’accident, la Cour d’appel des États-Unis pour le septième circuit condamne Amoco et donne raison aux communes et à l’État français. Le jugement accorde une compensation financière de 1 257 millions de francs aux plaignants, soit environ la moitié des préjudices estimés, le juge ayant pris en compte les préjudices économiques, le travail des bénévoles et la perte d’image. La société AMOCO doit verser 226 millions au Syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne (devenu depuis Vigipol). L’État français qui a reçu plus d’un milliard accorde au Syndicat Mixte en supplément 100 millions sous forme de don, afin de dédommager les victimes négligées par le dernier jugement et de rembourser les frais des communes.
Les indemnisations sont versées aux collectivités sans obligation d’utilisation, ce qui suscite beaucoup de critiques lorsque ces communes choisissent de répartir ces sommes dans la construction d’écoles, de jardins publics ou la réfection des voiries.
Par ce procès, la condamnation du groupe pétrolier américain Amoco à compenser les dommages environnementaux (plutôt qu’une réparation du préjudice écologique) participe à l’instauration d’un régime fondé sur le principe du pollueur-payeur. (source factuelle : wikipédia)

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