Histoire de l’Institut Culturel de Bretagne

1911

Projet de création d’un Institut National de Bretagne à l’initiative notamment du docteur René Le Fur, originaire de Pontivy et fondateur du journal Le Breton de Paris. Cet Institut National de Bretagne, dont l’organisation s’inspire largement de celle de l’Institut de France, comporte six académies. Il a pour premier président l’écrivain Charles Le Goffic, devenu membre de l’Académie Française en 1931.

1941

Création d’un Institut Celtique de Bretagne – Framm Keltiek Breizh qui comprend 34 sections et regroupe quelques 200 membres, dont des écrivains connus, des compositeurs de musique, des architectes et d’autres figures de la vie culturelle et artistique de Bretagne. Il disparait en 1944 comme beaucoup de réalisations bretonnes nées durant la période de la guerre.

1951

Le projet de création d’un Institut Culturel Breton est relancé par le Comité d’Étude et de Liaison des Intérêts Bretons (CELIB) dans le cadre de sa commission culturelle que préside le docteur Guy Vourc’h, héros de la France Libre. Il figure dans le projet de loi-programme pour la Bretagne, mais n’aboutit pas.

1975

Lorsque sont mises en place au début de 1974 les assemblées régionales prévues par la loi du 5 juillet 1972, le projet réapparait, relancé par le CELIB. Un crédit d’étude de 75 000Fr est voté par le Comité économique et social régional pour l’étude du projet d’un institut culturel breton. Un volumineux rapport rédigé après de nombreuses consultations avec les responsables des principales organisations culturelles et les présidents des universités est produit en 1975 mais ce rapport est ensuite rangé dans un tiroir, l’exécutif de la Région Bretagne n’y étant pas favorable.

1977

Le 9 février, lorsque le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, prononce à Ploërmel un discours annonçant un important changement de politique de l’État à l’égard des langues et cultures régionales et propose aux élus bretons la conclusion d’une charte culturelle, il est explicitement fait référence à la création d’un Institut Culturel de Bretagne.

Préparée et négociée au cours des mois qui suivirent, la Charte Culturelle de Bretagne entre de fait en application le 1er janvier 1978. L’un des points les plus positifs de cette charte est de s’appliquer sur l’ensemble des cinq départements bretons, dont la Loire-Atantique, séparée du reste de la Bretagne dans de nombreux autres domaines à la suite du décret Pétain-Darlan du 30 juin 1941, jamais remis en cause depuis la Libération.

Le Conseil Culturel de Bretagne se réunit la première fois le 5 juin 1978 à Nantes. Puis  l’Agence Technique Régionale est créée en mars 1979 à Ploërmel.

1981

L’Institut Culturel de Bretagne est à son tour créé le 29 décembre (parution au J.O. le 1er janvier 1982).

Le premier Président de l’Institut Culturel de Bretagne est, de 1982 à 1986, le sénateur Georges Lombard, président de la Communauté urbaine de Brest et ancien maire de cette ville. Le secrétariat en est largement assuré au cours de cette première année par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Le directeur de l’époque, M. Michel Bohuon, qui joua un rôle important dans la mise sur pied de l’Institut Culturel de Bretagne, en est lui-même le premier trésorier.

Un premier budget significatif est attribué par le Conseil régional au nouvel institut dès 1983, et un directeur, Bernard Le Nail, précédemment Secrétaire Général du CELIB, se met au travail aidé d’une secrétaire en mars 1983 à Rennes. Il sont rejoints en septembre par une secrétaire-comptable. Installé d’abord dans un entresol de l’ancienne préfecture d’Ille et Vilaine, ( au 3, rue Martenot), l’équipe permanente de l’Institut se retrouve ensuite avec l’ensemble des services du Conseil Régional à l’hôtel de Bizien (ancien archevêché, 3, contour de la Motte), puis au rez-de-chaussée d’un petit immeuble de bureaux au fond de l’impasse de Belfort.

Elle s’installe ensuite dans les bureaux du parc d’affaires Oberthur ( 74F rue de Paris), puis dans un autre immeuble de bureaux à un étage appartenant au Conseil Régional de Bretagne et partagé avec le Comité Régional de Tourisme de Bretagne (1, rue Raoul Ponchon), toujours à Rennes. Elle y reste jusqu’en novembre 2000.

Le siège de l’Institut est ensuite déplacé à Vannes, au Château de l’Hermine. Les locaux sont  inaugurés, en juillet 2001, par M. Josselin de Rohan, président du Conseil Régional de Bretagne.

L’équipe permanente de l’Institut s’étoffe au fur et à mesure que se développent ses activités : 14 salariés en 1999, ainsi qu’un directeur et une secrétaire-générale, Mme Annaig Renault. Puis le service de la langue bretonne, créé et développé au sein de l’Institut, en est séparé afin de former une nouvelle entité, désormais totalement indépendante : l’Office Public de la Langue Bretonne – Ofis Publik ar Brezhoneg.

2011

Mais en 2011, la Région Bretagne, principale source de financement de l’Institut culturel décide de remettre en cause les outils créés par la Charte Culturelle de Bretagne. Elle arrête son soutien à l’Institut ce qui entraîne le licenciement du personnel et l’arrêt d’aide financière apportée via l’Institut à un certain nombre de projets, parfois importants, et qui couvraient des champs d’activités très divers émanant tant du travail des sections que de propositions extérieures (édition d’ouvrages, réalisation d’expositions, contribution à des œuvres musicales, picturales, audio-visuelles, organisation de conférences, colloques, constitution de bases de données, etc…).

Du fait de la décision de ses membres de maintenir le fonctionnement de l’Institut Culturel de Bretagne, ce dernier bénéficie dès lors d’une aide de la Région bien moindre (20 000 € au lieu de 350 000 par an). Grâce à un énorme travail de bénévolat, cette somme, ajoutée à celle du Conseil Départemental du Morbihan et à celle de la Ville de Vannes lui permet de poursuivre son activité et le soutien aux travaux des sections.

2016

A l’automne 2016, l’Institut intégre les locaux de Ti ar Vro Gwened dans l’ancienne Faculté de Droit de Vannes rue de la Loi. Il ouvre ses portes officiellement le premier octobre en présence de Lena Louarn, vice-présidente du Conseil Régional, chargée des langues de Bretagne, David Robo, maire de Vannes, Latifa Bakhtous, maire-adjointe en charge de la vie associative, des quartiers et de la politique de la ville, Patrick Mahé, conseiller municipal délégué à la culture et la langue bretonnes et aux relations internationales, Thierry Jolivet, président de Ti ar Vro Gwened et de nombreux représentants d’associations culturelles venus des cinq départements de Bretagne.

2019

Après le décès de Patrick Malrieu en janvier 2019, c’est Jacky Flippot, de Blain, qui est devenu président de l’ICB.