Guerre de 1870 et Commune de Paris dans les chansons sur feuilles volantes en Basse-Bretagne

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Les historiens s’appuient le plus souvent sur des écrits de toutes sortes et essaient de dégager de cet ensemble ce qui est porteur de sens. Hélas, l’histoire est sans doute un des domaines où les convictions des auteurs influent le plus sur les interprétations qu’ils veulent bien donner aux faits relevés… sans même parler des cas flagrants de reconstruction artificielle pour des besoins politiques de tous ordres ou pour la simple censure du « politiquement correct » d’une époque.

À côté des heurs ou malheurs de cette Histoire dite « officielle », il en est une autre, plus difficile à cerner : l’histoire des mentalités, des sentiments des populations… dont les sources, généralement non écrites, sont pour bonne part archivées dans la mémoire populaire ou les écrits privés.

Au carrefour de ces deux courants, les compositions en langue bretonne sur feuilles volantes, vendues à bon marché dans les foires et pardons, témoignent de ces deux aspects : sentiment populaire car écrites par des auteurs de toutes conditions, mais eux-mêmes largement influencés par la presse et la propagande du moment.

Serge Nicolas travaille depuis plus d’une vingtaine d’années sur ces feuilles volantes en langue bretonne et montre ici combien des évènements comme la guerre de 1870 et la Commune de Paris ont été à l’origine de multiples compositions, remplissant une fonction de gazette pour des populations presqu’exclusivement monolingues. Le fait que ces œuvres soient chantées permettait à l’oralité d’assurer le relais de l’écrit à tel point que certains de ces chants sont rentrés dans la tradition orale bretonne et sont toujours pratiqués aujourd’hui.

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