Yann CHOUCQ

Yann CHOUCQ est né le 11 avril 1946 à Nantes d’un père nantais fonctionnaire et d’une mère belle-iloise institutrice. C’est dans cette ville qu’il va en classe primaire, à Talence, annexe du lycée G. Guist’hau. De 1955 à 1960, il est exilé chez les Gascons où il découvre l’occitan, dénommé patois, et parallèlement sa bretonnité par la différence d’accent avec ses petits camarades de classe.

L’exil se poursuit de 1960 à 1976 en région parisienne. Il y fait ses études secondaires au lycée Lakanal à Sceaux et obtient un baccalauréat en philosophie. Grâce à Bernard Audic, il découvre le militantisme breton. Il participe à la fondation du Cercle celtique de Sceaux « Da Virviken ». Il poursuit des études de Droit à Paris tout en participant, à la même époque, au groupe Sav Breizh. En 1969, avec Gwenc’hlan Le Scouezec, Xavier Grall et l’aide proche d’Erwan Vallerie, Per Roy et quelques autres, il participe à la création de Skoazell Vreizh, après la vague d’arrestations de militants en Bretagne. Il rencontre à cette occasion Henri Leclerc qui va prendre en charge leur défense. Le 8 décembre 1971, il prête serment et devient avocat au Barreau de Paris. Une nouvelle vague d’arrestations a lieu en Bretagne en février 1972, et il rentre au cabinet d’Henri Leclerc pour suivre le dossier à ses côtés. En octobre 1972, il participe à la défense des militants bretons devant la Cour de Sûreté de l’Etat, puis, entre 1972 et 1975, à celle des militants basques et catalans en lutte armée contre le régime franquiste. Il effectue également des missions en Amérique latine sous mandat de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme.

A partir de 1976, année où il est inscrit au Barreau de Nantes, il n’a de cesse d’assurer la défense pénale des militants bretons poursuivis pour leur activité devant la Cour de Sûreté de l’Etat puis devant la Cour d’Assises Spéciale de Paris et devant les Tribunaux Correctionnels de Bretagne. En 1980, il est membre du Conseil de l’Ordre des Avocats au Barreau de Nantes. Cette même année, il est sanctionné en flagrant délit d’audience par le Tribunal de Quimper pour avoir fait remarquer à l’audience que le seul des manifestants contre la centrale nucléaire de Plogoff arrêtés ce jour-là qui n’avait pas été poursuivi était le proche parent d’un magistrat du Parquet. La Cour d’Appel de Rennes annule la sanction après une grève générale des avocats. Ceci aboutit en 1982 à la réforme du serment d’avocat et la prohibition faite aux Juges de s’immiscer dans les poursuites disciplinaires contre les avocats.

En 1982, il participe à la fondation du mouvement politique Emgann. Entre 1982 et 1994, il défend les militants du pays basque Nord. En 1986, il devient administrateur pour le Barreau de Nantes du Centre de Formation Professionnelle des Avocats du ressort de la Cour d’Appel de Rennes. En 1986, il participe à la 1ère Conférence des Nations sans Etat d’Europe, participation qui se poursuit à ce jour. Il collabore de manière permanente avec le CIEMEN (Centre Internacional Escarré per a les minories ètniques i les nacions) à Barcelone dans son travail de conceptualisation et de promotion des droits des peuples et des cultures. En 1993 et 1994, il est membre du Bureau National du Syndicat des Avocats de France. De 1998 à 2000, il est président du CRFPA (Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats) de Rennes. En 2007 et 2008, il participe au mouvement contre la réforme de la carte judiciaire qui prévoyait de soustraire la Loire Atlantique au ressort de la Cour de Rennes. En février 2011, il prend part à l’Espace des Droits Collectifs des Peuples au Forum Social Mondial de Dakar.

Il a reçu le Collier de l’Hermine en 2011 à Quimper.

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